mardi 6 septembre 2016

Une virée chez les Apaches, L'été chez Cochise, Nicolas Roiret, Rue Fromentin

 

«  A Paul Brousse, j'ai dit au médecin que je n'étais pas candidat à une post-cure. Mon but était de retrouver la vraie vie au plus vite, pas de me regarder le nombril. Le principe, je l'avais bien compris, était de t'occuper l'esprit et le corps, t'aider à combler le vide laissé par la bouteille avant de rejoindre le grand bain.
Moi j'étais en postcure à la Villa, ce qui pouvait prêter à rire. Il y avait un côté Mowgli chez les loups. Pourtant, être entouré d'alcoolos renforçait mon blindage, j'en étais convaincu même si beaucoup, en silence, devaient penser que je finirais par craquer. »

L'été chez Cochise m'a plongée dans une chanson de Pigalle... la Villa de Cochise c'est un peu l'avant chambre de la salle du bar tabac de la rue des Martyres... C'est en tout cas l'effet que le roman de Nicolas Roiret m'a fait : j'ai a-do-ré !!! Autant dire que plus français que ça tu meurs ( petit clin d’œil à ceux qui pensent que la littérature française est un truc hyper aride et élitiste, c'est comme si on disait que la chanson française s'arrêtait à Zaz ou que sais-je.... écoutez les VRP nom de nom!!)

Bref, Rico sort de cure de désintox, il n'a pas envie de prolonger avec une post-cure, sa seule envie est de reprendre le cours de sa vie au plus vite et de retrouver la femme qu'il aime et pour laquelle il avait arrêté la tise.
Sauf que voilà, un dégât des eaux l'empêche de retourner dans son appartement. Alors il accepte l'invitation de Cochise, ancien partenaire de cure, et il emménage temporairement dans la Villa de ce dernier : « Une grande baraque, style Empire, derrière de hautes grilles hérissées. »

A ce stade de la lecture on peut encore imaginer tout et n'importe quoi quant à la suite des événements. Tout sauf la faune que Rico va découvrir derrière ces murs, tout sauf les hallucinants tournants que la poste-cure initialement pépère commencera à prendre peu de temps après son emménagement.
Inutile de vous raconter le déroulement des événements, je vous laisserai découvrir par vous même cet univers peuplé de camés, alcoolos, actuels / anciens acteurs de porno, producteurs de porno, actuelles/ anciennes putes, un Serbe qui fait la loi à Paris, un éminent membre du grand banditisme, j'en passe et des meilleures : l'endroit idéal pour arrêter l'alcool.

L'été chez Cochise, une virée chez les Apaches, une aventure à cent à l'heure avec des personnages plus vrais que nature (j'y pense, tout ça pourrait faire un super film complètement délirant), on se marre et on flippe aussi, Rico se retrouve à quelques moments dans des situations assez tendues et surtout, surtout on se demande : tiendra-t-il, tiendra-t-i pas, la bouteille loin de sa bouche ?

« J'ai inspiré profondément. Il était temps de lui présenter ma post cure à la Villa sous un angle plus réaliste, le porno, la coke, le sexe tarifé, la petite robe bleue, les films, le grand cerisier, les fenêtres ouvertes et pour clôturer le tout, McLeod, le frangin Zorro, avec sa tueuse et ses beaux yeux clairs.
A la fin de mon récit, il y a eu un blanc. « T'es là ? » j'ai fait.
-Oui, je réfléchissais ! A-t-elle dit, tu ne serais pas en train de me monter un bobard pour monter dans l'avion ? »

L'été chez Cochise, Nicolas Roiret, Editions Rue Fromentin 2016

Chronique écrite pour les Unwalkers




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